Prendre de la hauteur avec l’AIR, Atelier d’Intelligence Relationnelle [ou Mieux kiffer ou (se) respirer avec de l’AIR]
On apprend tous des autres mais aussi de soi-même, surtout quand on progresse ensemble. Il faut pour cela de bons outils et de la bienveillance. C’est tout l’objectif des Ateliers d’Intelligence Relationnelle. Retour d’expérience de deux participantes, Delphine Maître et Marie-Françoise Borie.
Patrick Lelong : Curieuse appellation que ces ateliers car l’intelligence ne peut être que relationnelle …
Delphine Maître : Oui, au début, j’étais sceptique car on entretient chaque jour avec tous des relations personnelles, professionnelles,… Alors, pourquoi ces ateliers et pour en faire quoi, concrètement ? Et puis, j’ai été surprise positivement par la méthode et les résultats : la bonne manière de mettre efficacement en place une coconstruction et de créer un lien de confiance.
PL : Comment se déroulent ces ateliers ?
Marie-Françoise Borie : Tout d’abord en prenant deux engagements. Le premier, la régularité. Le groupe comprend 5/6 personnes qui doivent participer à une réunion par mois en visio. Des rôles vont être dévolus à chacun et il importe que ce soit les mêmes membres du groupe qui échangent. Ensuite, l’exigence de confidentialité. Car les problèmes posés ne peuvent être résolus que dans la plus stricte discrétion puisqu’ils impliquent des rapports entre personnes qui s’expriment en dehors de toute hiérarchie.
PL : Quelle est la méthode mis en place ?
DM : Il s’agit bien d’un atelier. Chacun a une fonction bien définie. A tour de rôle cette fonction va changer pour permettre à chacun de faire le tour du problème posé et mettre en place la meilleure solution enrichie de l’expérience de tous les participants. Au préalable, il faut savoir que le groupe se crée uniquement avec des volontaires et que tous les mandats sont représentés, présidents, administrateurs et ambassadeurs. Un animateur/formateur va faire vivre le travail et les échanges selon un déroulé précis en six étapes ou 6 chapitres, suivis d’une restitution : la solution et le plan d’actions.
MFB : L’un des participants est considéré comme « client ». C’est au cours de la première étape qu’il va exposer le problème qu’il souhaite résoudre avec l’aide du groupe. Au cours de la deuxième étape, les autres membres, qualifiés de consultants, vont poser des questions pour bien comprendre le problème posé. C’est l’étape de la clarification. Troisième moment, le client redéfinit ce qu’il entend résoudre et le groupe reformule jusqu’à ce que tous soient d’accord. C’est au cours de la quatrième étape que les consultants partagent leurs impressions et commentaires, apportent leurs idées et suggestions. Pendant ce temps « le client » écoute, note mais n’intervient pas. L’avant dernière étape est une restitution au client d’une proposition d’un plan d’actions qui va être discutée et partagée. Dernier moment, un échange de chaque participant sur ce qu’il a appris et pourra intégrer dans sa propre pratique. Enfin, une ultime séance fera le point sur la restitution de l’avancée du plan d’actions.
PL : l’idée poursuivie est de favoriser le travail collectif ?
DM : Oui, mais pas seulement. La démarche va bien au-delà. Elle favorise la solidarité et l’entraide plutôt que l’isolement et le repli sur soi. Elle permet d’apprendre, d’éviter les erreurs de jugement ou les fausses interprétations.
MFB : Ces ateliers, parce que les rôles sont vécus à tour de rôle, déconstruisent le morcellement des tâches et des fonctions, favorisent la mobilité, un atout dans une société qui bouge sans cesse. Ils ont un effet miroir car au travers des autres, nous nous voyons nous-mêmes. Ce sont des révélateurs de nos facultés à vivre et à trouver ensemble.
DM : C’est une belle application de la mutualité en mouvement et de l’enrichissement mutuel. On écoute avant de décider, on revoit son mode de penser en tenant compte de tous les aspects d’un problème.
PL : Vous conseillez donc de vivre ces ateliers, ce n’est pas du temps perdu…
MFB : Oui car c’est un investissement riche d’enseignements au contenu unique.
DM : Oui car c’est une belle aventure, une belle découverte, celle d’apprendre à apprendre.