Mutuelle Ugine Gueugnon 341 : Dure comme « faire »
Un moral d’acier, normal dans la sidérurgie. Rien de tel qu’une ancienne forge pour un caractère bien trempé, la 341 comme on l’appelle. 341 (N° enregistrement de la FNMF) pourrait être interprété comme « 3 pour trois fois plus, 4 pour se mettre en quatre et 1 pour être unique ». En fait, ces trois chiffres font référence au numéro d’enregistrement lié à l’agrément. Cette mutuelle 100 % santé reste très attachée à la solidarité et au contact direct avec ses adhérents. Son Président gueugnonnais d’origine a commencé sa carrière dans l’entreprise, aujourd’hui Groupe Mittal, sans jamais la quitter.
Patrick Lelong : Sylvain Rameau, à quand remonte la création de la Mutuelle 341 et quelle est son histoire ?
Sylvain Rameau : La Mutuelle a été créée en 1893 sous la forme initiale d’un fonds de secours, une caisse d’entraide qui va devenir par la suite une mutuelle gérée par l’entreprise. Dans les années 1990/1992, la Mutuelle se sépare de l’entreprise pour devenir autonome. Son histoire est directement liée à la sidérurgie. Un secteur qui sera et reste encore « l’employeur de Gueugnon ». Vers 1955, la production s’oriente vers l’acier inoxydable. Les Forges de Gueugnon vont devenir en 1986 Ugine. Après 2001, la fusion de l’inox français se fera avec l’inox belge sous la dénomination Ugine et Alz. En 2006, une OPA de Mittal lui donnera le nom d’Aperam. Pendant longtemps, ce sera l’entreprise qui assurera le lien social. Comme elle a su dans un proche passé gagner beaucoup d’argent, elle fera beaucoup pour la ville et le sport. Gueugnon, ce sont deux histoires. Celle de la sidérurgie et celle du sport. Notre club de foot occupe la deuxième division pendant 42 ans, une année en première division et quel souvenir, bat le Paris-Saint-Germain en finale de la Coupe de la Ligue en 2000 !
PL : Aujourd’hui, comment vit la Mutuelle 341 ?
SR : 4.500 personnes protégées avec une moyenne d’âge de 62 ans. Nous gérons essentiellement une population de retraités et nous nous tournons vers d’autres secteurs d’activités comme l’agriculture. Comme on le dit par chez-nous Gueugnon, c’est l’acier et les vaches charolaises car nous sommes situés en Bourgogne du sud. Nous gérons la mutuelle de façon autonome. C’est le CA qui fixe tarifs et garanties. Pour cela nous disposons de 18 administrateurs, 4 salariés, 1 comptable sous le contrôle d’un commissaire aux comptes. Nous avons des frais de gestion très faibles seulement 8,5% …
PL : Quelle est la recette magique pour arriver à ce faible pourcentage ?
SR : Nos frais de fonctionnement et notre loyer sont modestes car hébergés par l’entreprise. Nous avons aussi la main sur notre portefeuille d’obligations. Nous le gérons et sommes très attentifs dans la mesure où les intérêts sur placements diminuent chaque année.
PL : Vos adhérents sont-ils fidèles alors que la législation leur permet de choisir d’autres mutuelles ?
SR : Nous ne proposons que la complémentaire santé avec une tarification et des prestations de bonne facture. A telle enseigne que nos adhérents nous recommandent par le « bouche-à-oreille ». Quant à la possibilité d’une résiliation infra-annuelle, elle nous a plutôt amené de nouvelles personnes à protéger. En fait, la difficulté c’est que nous sommes encore perçus comme une « mutuelle d’entreprise » alors que nous sommes ouverts à tous. Nos adhérents sont sensibles à deux particularités : le contact direct avec une permanence de trois matinées par semaine permettant d’étudier les dossiers et notre site internet que l’on fait évoluer régulièrement. Nos Assemblées générales sont aussi très fréquentées et attendues (souvent entre 200 et 250 présents) avec un apéro traditionnel. Nous vivons la culture ouvrière et le sens de la solidarité.
PL : Comment analysez-vous votre lien avec Harmonie Mutuelle/VYV Partenariat ?
SR : Plusieurs avantages. La vigie sur les différentes règlementations, la gouvernance, … étant tous bénévoles, nos seules compétences et notre bonne volonté s’enrichissent toujours d’une aide technique. Nous devons aussi composer avec la diminution quasi inexorable du nombre de nos adhérents et il ne faut pas se retrouver seul. C’est aussi cela l’esprit mutualiste !